Actualités du Mont-Saint-Michel

Les actualités du Mont-Saint-Michel éclairent l’analyse faite dans son livre par Germaine WECKER
« Le Mont-Saint-Michel au péril de l’homme »
Actualités du 6 novembre 2018 au 28 avril 2019. Nous sommes le

  1. 28/04/19 vu sur « M6 » :
    Une enquête est diffusée ce soir dans l’émission Capital : Mont-Saint-Michel, qui se partage le butin ? Ce reportage sera présenté par Julien Courbet à 21 h 00. Le Mont-Saint-Michel rapporte chaque année des dizaines de millions d’euros que se partagent 5 familles de commerçants. L’image du « tout va bien » cache une lutte commerciale pour réduire « l’empire de la Mère Poulard » ! Les touristes marquent sur internet leur déception. Ils sont mal accueillis : les frites dites fraîches sont surgelées.
    Pendant ce temps-là, la mairie qui a perdu les ressources qu’elle percevait du parking, autrefois établi sur la grève, ne sait comment faire face financièrement à l’entretien de la commune envahie par les visiteurs à smartphones pour selfies.
    Voir ci-dessous.

  2. 25/04/19 vu sur le site de « Ouest France » :
    Une borne de la Voie de la Liberté sera inaugurée au Mont-Saint-Michel le 1er juin prochain en présence d’Helen, petite fille du général Patton, et d’autorités militaires et civiles. Cette borne est la seule à n’être pas kilométrique sur cette Voie de la Liberté qui va de Sainte-Mère l’Église à Bastogne sur près de 1 500 kilomètres. En effet, l’armée Patton n’est pas passée par le Mont-Saint-Michel. Toutefois, il est probable que saint Michel en ait protégé la progression.

  3. 24/04/19 lu dans « la Gazette » :
    Un hélicoptère est intervenu mercredi 17 avril afin de retirer les pylônes de la ligne haute tension reliée au barrage hydroélectrique de Vezins.

  4. 20/04/19 lu dans la « Manche Libre » :
    Le principe d’un accès payant des pèlerins motorisés au Bec d’Andaine est confirmé par le gestionnaire du site. Le parking payant est une vieille histoire. Pendant plusieurs années jusqu'en 2016, le vénicule individuel devait payer 2 €, mais uniquement pendant les horaires de départ des traversées. Le Trésor Public - quel visage a-t-il et sous quel prétexte intervient-il ? - a demandé à la commune de Genêt de revoir sa copie et de rendre le parking payant à des horaires fixes. Pourquoi le Trésor Public n'a-t-il pas exigé simultanément de la marée des horaires fixes ?
    Aussi, le Conseil communautaire de la Communauté de communes Avranches – Mont-Saint-Michel, dorénavant compétent met en place un système d’horodateurs à compter du mois de mai 2019 qui percevra du 1er mai au 30 octobre de 9 h à 19 h, 4 € par jour pour les automobiles et pour les motos, 25 € par jour pour les cars. Les 2 premières heures de stationnement sont gratuites. Ce tarif est toutefois inférieur à celui du parking continental du Mont de l’autre côté de la baie : 12 € par jour pour les automobiles, les 2 premières heures et demie à 6,5 €, 57 € par jour pour les cars et 4,4 € par jour pour les motos.
    Le pèlerin à pied verra son transit par le Bec d’Andaine, facilité grâce aux commodités mises à sa disposition. Les toilettes jusqu’à maintenant soumises à péage seront dorénavant libres d’accès.

  5. 17/04/19 vu sur le site de la « Manche Libre » :
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    Après l’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris lundi 15 avril 2019, la préfecture de la Manche fait le point sur le dispositif de sécurité prévu en cas d’incendie à l’abbaye du Mont-Saint-Michel et à la cathédrale de Coutances, toutes deux propriétés de l’État.
    Dans son Histoire générale de l’abbaye du Mont-St-Michel au péril de la mer (1638), Dom Jean Huynes écrit : « …Dieu voulut éprouver ses serviteurs ‘‘qui vivoient en ce Mont comme des anges’’. Le feu prit dans des maisons de la ville, au bas du rocher, s’éleva jusqu’à l’abbaye qui n’était alors qu’une réunion de petites cellules autour de l’église ; cellules et église, tout fut dévoré… Cet incendie de 992 commença cette série d’embrasemens qui désoleront sans cesse ce monastère. »

  6. 04/04/19 vu sur le site du « Diocèse de Nantes » :
    Organisé par les aumôneries des étudiants du grand Ouest,
    le pèlerinage de deux jours (week-end des 13 et 14 avril 2019) au Mont-Saint-Michel rassemble plusieurs centaines d’étudiants des Pays de Loire, Bretagne et Normandie.

  7. 03/04/19 reçu de « Fabienne Bahin (France Télévisions) » :
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    Un vent de liberté
    Pour une fois, une émission de télévision ouvre le Mont-Saint-Michel sur un nouvel horizon. Marine Barnérias nous mène jusqu’au sommet de l’abbaye, pour nous faire rencontrer un habitant de l’îlot, mais aussi un frère et une sœur de la communauté religieuse des Fraternités de Jérusalem et deux femmes actuellement incarcérées.
    Annick et Sabrina sont toutes deux détenues depuis une dizaine d’années au centre pénitentiaire de Rennes. Le temps d’une journée, elles ont obtenu la permission de faire un pèlerinage par les grèves au Mont-Saint-Michel. Loin des barreaux et des gardiens, avec pour seuls accompagnants les responsables de l’aumônerie de la prison, elles ont marché pendant sept kilomètres pour traverser la baie et accéder à l’abbaye.
    Pendant quelques heures, ces femmes ont vécu des sensations inaccessibles en prison. Pour Annick et Sabrina, l’expression « un vent de liberté » prend ici tout son sens.
    Cette expérience renoue avec un lointain passé. Jusqu’à la Révolution, les pèlerinages sont utilisés par les tribunaux ecclésiastiques à des fins pénales. Au lieu d’aller en prison, les condamnés sont tenus de faire des pèlerinages d’expiation aux sanctuaires de la chrétienté, qu’authentifie leur carnet de pèlerin (aujourd’hui, devenu une credential ou créanciale pour justifier de la qualité de pèlerin). Les premiers pèlerins venus au Mont-Saint-Michel sont surtout des condamnés. Au fil du temps, les pécheurs les supplantent. Les pèlerinages redeviendront-ils demain des peines de substitution et par là-même des voies de réhabilitation ?

  8. 30/03/19 vu sur le site de la « Manche Libre » :
    Deux élus, opposants à l’arasement, s’enchaînent à la grille du barrage de Vezins. Les deux protestataires veulent occuper le site jusqu’au 27 mai 2019, date à laquelle le Conseil d’État doit statuer sur le recours qu’ils ont déposé.
    Voir ci-dessous.

  9. 25/03/19 vu sur le site du « Département de la Manche » :
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    Le Conseil départemental de la Manche inaugure un nouveau schéma de signalisation touristique et routière projetant de créer des routes à thème. Le premier itinéraire retrace le voyage de Victor Hugo en 1836 dans la Manche. Il part du Mont-Saint-Michel.
    Le pèlerinage de saint Michel est un aboutissement. Alors qu’est-ce que la route Victor Hugo ? Le poète compare le monument à la grande pyramide de Chéops, cette île perdue aux milieux des sables et il conclut : « ...pour couronner le tout, au faîte de la pyramide à la place où resplendissait la statue colossale dorée de l’archange, on voit se tourmenter quatre bâtons noirs. C’est le télégraphe... »

  10. 22/03/19 vu sur le site de la « Manche Libre » :
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    Invités par le département, 9 internes en médecine, en stage dans les hôpitaux du département, ont pu goûter aux charmes de la Manche pour s’y installer, une fois passés leur doctorat. Ils ont traversé la baie à pied. Ceux qui sont susceptibles d’accepter les us et mœurs manchots vont pieds nus.

  11. 18/03/19 vu sur le site de « Ouest France » :
    Après les travaux de réfection et de modernisation des réseaux urbains, la Grande-Rue du Mont-Saint-Michel est restituée au public. Le chantier lancé en 2016 n’est actif qu’en basse saison. Il devrait s’achever en 2022. Il s’intéresse également à améliorer la sécurité publique en installant un système de vidéosurveillance et de sonorisation urbaine pour alerter, le cas échéant, les passants. Les travaux sont agréés par l’architecte des Bâtiments de France qui en profite pour améliorer la visibilité et la circulation en supprimant les stores des boutiques et les étals qui s'étendent dans la rue. Il paraîtrait que cela grince chez les commerçants. Voir ci-dessous.
  12. 16/03/19 lu dans la « Manche Libre » :
    D’ici que Tombelaine devienne une presqu’île et qu’il faille engager un demi-milliard d’euros pour rétablir son caractère maritime !
    La sédimentation dans la baie a donné lieu, mardi 5 mars, à une conférence de Patrick Bouland, président de l’Association des amis de Genêts, de ses environs et de la baie du Mont-Saint-Michel. Elle a été suivie par plus de cent personnes à la salle des Fêtes de Carolles.
    Les conclusions ne sont pas réjouissantes. « Il est illusoire de croire à un retour mais essayons de limiter les dégâts. Le rétablissement du caractère maritime est un leurre : en 2018, le Mont a été entouré 7 heures ! » En 9 ans, les sédiments accumulés dans la Baie, du fait des travaux, auraient surélevé l’estran entre Tombelaine et le littoral ouest de l’Avranchin de 2 mètres. Le rythme de l’ensablement / envasement serait d'une vingtaine de cm/an contre trois cm/an avant les dépenses publiques.
    On comprend dans ces conditions que l’établissement public publie le moins possible sur la question. Le premier « Dossier hydrosédimentaire » date de mars 2001, le second « Dossier hydrosédimentaire » de juin 2010. Y en aura-t-il un nouveau en 2019 ? Voici ce qu'on peut lire sur la profession de foi du premier dossier :


    Doit-on oser s’interroger sur la sincérité de ces affirmations. Le diagnostic est-il réellement précis ? La rigueur scientifique est-elle si grande que cela ? Quant à la compétence d’un laboratoire reconnu, est-il possible de juger que les conclusions de ses nombreuses études sont excellentes au regard des résultats qui étaient attendus de ses travaux ? Seule, la véracité de la quatrième assertion « Une parfaite collaboration » n’autorise aucun doute. Voir ci-dessous.

  13. 15/03/19 vu sur le site de la « Préfecture de la Manche » :
    Madame Catherine de la Garanderie, commissaire-enquêteur remet son rapport sur le plan de prévention des risques d’inondation de la Sélune. Commentaire du Commissaire-enquêteur : « Il n’y a pas lieu de revenir sur l’arasement des barrages hydroélectriques, dont la suppression a été décidée après enquête publique. Le PPRI est là pour tout d’abord informer sur le risque d’inondation et s’imposer au document d’urbanisme pour qu’il n’y ait pas, dans les secteurs concernés, de constructions nouvelles de nature à aggraver le risque. » Ceci signifierait-il que le risque est déjà suffisamment grave avec la suppression des barrages pour ne pas l’aggraver ?

  14. 14/03/19 vu sur le site du « Point » :
    Le Premier ministre Édouard Philippe, en visite au Mont-Saint-Michel, a chargé le conseiller-maître à la Cour des Comptes Christophe Beaux de résoudre le problème de la fin des travaux de « rétablissement du caractère maritime ». Choisir un magistrat de la Cour est un bon point. Il pourra appliquer les recommandations du rapport du 13 février 2013 qui avait pointé les vicissitudes d’un chantier dont l’objectif technique affirmé est de conduire le Mont-Saint-Michel à vau-l’eau. Ce « préfigurateur » devra mettre en place l’établissement public à caractère industriel et commercial national pour le 1er janvier 2020. Accoucher de cet établissement en 9 mois, « c’est beaucoup de travail dans une période de temps qui n’est pas très longue. » a commenté sagement le Premier ministre. D’autant plus sagement, qu’il a conscience que l’objectif de préfiguration a été formalisé par son prédécesseur, il y a près de deux ans. Voir ci-dessous.
    Passer de la Monnaie de Paris au Mont-Saint-Michel, c’est pour M. Christophe Beaux avancer dans l’ordre alphabétique. Son travail sera plus celui d’un monnayeur que celui d’un médailliste : fin de partie pour les pièces de 10 € en argent du Petit Prince qui ricane en pêchant des crevettes amphibies près du Mont ensablé ou du Mickey qui transgresse la règle de la sécurité aérienne qui interdit de survol le Mont-Saint-Michel. Voir ci-dessous. Autre point de vue que nous vous laissons le soin de découvrir celui de l’Étoile de Normandie.
    Le travail devient sérieux. Rappelons le cahier des charges établi par Mme Nicole Klein et M. Philippe Belaval à la demande du Premier ministre Manuel Valls le 16 juin 2016.
    Un autre préfigurateur a alors été désigné par un autre Premier ministre le 20 avril 2017. M. Adolphe Colrat, inspecteur général des finances, a été chargé de cette mission. Il lui était demandé « un nouveau modèle économique pour financer les services rendus aux visiteurs du Mont-Saint-Michel, un modèle qui devra reposer sur les recettes issues de la fréquentation du site et ne pas donner lieu à des contributions publiques d’équilibre. » L’oracle de Delphes ne rapporte ni que ses travaux aient abouti ni qu’il ait jeté l'éponge devant ce rival du Mont qu’est le rocher de Sisyphe. Sa mission de préfiguration s’est-elle terminée en mission de figuration, début 2018 ? Son successeur a-t-il reçu des gages du contribuable que celui-ci ne l’abandonnera pas ? Le Premier ministre n’a-t-il pas fait acter au troisième conseil interministériel du tourisme du 19 juillet 2018 : « L’essentiel du produit des recettes nouvelles dégagées par l’EPIC contribuera à la valorisation et au développement territorial et touristique de la baie du Mont-Saint-Michel. » Voir ci-dessous.
    L’expression « recettes nouvelles dégagées par l’EPIC » est inquiétante, à moins que ce ne soit qu’un euphémisme pour annoncer que l’abbaye, poule aux œufs d’or du Centre des monuments nationaux, deviendra la poule aux œufs d’or de l’EPIC. C’est sans doute ce que le Premier ministre appelle le 19 juillet 2018 le fruit « d’un dialogue étroit » entre l’État et le Centre des monuments nationaux. Voir ci-dessous.

  15. 13/03/19 lu chez l'éditeur « Le Toucan - L’artilleur » :
    Germaine Wecker nous signale la sortie de L’histoire de l’islamisation francaise - 1979-2019. Ce livre évoque dans le chapitre « 2008 - Nous sommes encore dans un programme pédagogique gréco-romain et judéo-chrétien », l’affaire Sylvain Gouguenheim suite à la publication en 2008 de son « Aristote au Mont-Saint-Michel, les racines grecques de l’Europe chrétienne » : « Son livre est salué dans… Le Monde par Roger-Pol Droit,… universitaire spécialiste de l’Antiquité et qui ne s’en est jamais laissé conter sur les vertus de l’islam. Son compte rendu qui occupe une pleine page du supplément « Livres » du Monde, [le 3] avril 2008, est d’ailleurs, clairement titré : « Et si l’Europe ne devait pas ses savoirs à l’islam ? » Expliquant que, « sur ce sujet, les enjeux idéologiques et politiques pèsent lourd », l’article parle d’« étonnante rectification des préjugés de l’heure » et salue le travail de Gouguenheim. » N’hésitez pas à lire dans Le Monde l’article de Roger-Pol Droit dont nous extrayons ces lignes : « Au lieu de croire le savoir philosophique européen tout entier dépendant des intermédiaires arabes, on devrait se rappeler le rôle capital des traducteurs du Mont-Saint-Michel. Ils ont fait passer presque tout Aristote directement du grec au latin, plusieurs décennies avant qu’à Tolède on ne traduise les mêmes œuvres en partant de leur version arabe. »
    En réponse à Roger-Pol Droit, Gabriel Martinez-Gros et Julien Loiseau publient dans Le Monde le 24 avril 2008 un article titré « Une démonstration suspecte » : « Dans sa démystification de l’hellénisation de l’islam, Sylvain Gouguenheim confond « musulman » et « islamique », ce qui relève de la religion et ce qui relève de la civilisation. Les chrétiens d’Orient ne sont certes pas musulmans, mais ils sont islamiques, en ce qu’ils sont partie prenante de la société de l’islam et étroitement intégrés au fonctionnement de l’État. » Sur la place de la République à Landerneau, on se pose encore la question de savoir si ce qui est le plus suspect est ce qu’écrit l’un ou ce que commente le duo. Leur subtil distinguo n’est-il pas en contradiction avec la charte de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI), organisation intergouvernementale créée en 1969, « porte-voix du monde musulman [qui] a l’insigne honneur de représenter dignement le monde musulman » ?
    Vous lirez en contre-point également les propos amènes, fruits d’une réflexion approfondie, du professeur ordinaire à l’université de Genève Alain de Libera dans un article bizarrement (ou spirituellement ?) intitulé « Landerneau terre d’Islam » paru dans Télérama le 27 avril 2008 : « Vue dans la perspective de la translatio studiorum [transfert des études], l’hypothèse du Mont-saint-Michel, « chaînon manquant dans l’histoire du passage de la philosophie aristotélicienne du monde grec au monde latin » hâtivement célébrée par l’islamophobie ordinaire, a autant d’importance que la réévaluation du rôle de l’authentique Mère Poulard dans l’histoire de l’omelette. »
    Nous ne pouvons pas clôturer cette anthologie sans citer l’article de présentation du procès par Thierry Leclère dans Télérama du 27 avril 2008 titré « Polémique autour d'un essai sur les racines de l'Europe » : « Comment une prestigieuse maison d’édition comme Le Seuil, a-t-elle pu accueillir dans « L’univers historique », l’une des ses collections de référence, un essai aussi approximatif, déclenchant la colère légitime des spécialistes ? « Je n’ai pas à me justifier ! On n’est pas au temps de l’inquisition ! » rétorque Laurence Devillairs, la directrice de collection, qui s’insurge contre les universitaires pétitionnaires dont certains « ont eu le culot de signer sans lire le livre… pour ensuite me demander l’ouvrage ! ». Certes. Mais pourquoi avoir légitimé dans cette collection de référence une thèse qui nourrit – même si Gouguenheim, s’en défend – le choc des civilisations ? »
    Cette censure morale faite d’anathèmes savants ne s’appliquerait-elle pas à Germaine Wecker qui écrit dans « Le Mont-Saint-Michel au péril de l’homme » : « L’historiographie majoritaire donne à la culture arabo-musulmane un rôle clé dans la conservation des classiques grecs et dans leur appropriation au Moyen-Âge par l’Occident chrétien. Ce dernier, victime des « âges sombres » selon ce credo, ignore l’existence de la culture hellénistique antique. La chute de Rome aurait effacé toute trace du miracle grec à l’ouest de l’Adriatique. Les relations avec l’empire Byzantin, l’Orient chrétien, sont délicates. Elles ignorent le siècle de Périclès. Elles ne peuvent embrasser la diffusion des œuvres des Grecs anciens. Or, les érudits musulmans dans la lignée des Avicenne ont un goût prononcé pour la littérature grecque et ne sont pas soumis aux mêmes préjugés. Ils copient les Grecs et les traduisent en arabe. Leurs ouvrages recopiés circulent jusqu’en Espagne sarrasine où le califat omeyade vit « l’islam des lumières » selon l’expression audacieuse de la science repentante contemporaine. De là, ils passent les Pyrénées et se diffusent dans l’Occident chrétien. C’est par ces circuits que les écrits grecs auraient réinvesti l’Europe de l’ouest. Celle-ci, en retour, doit faire preuve d’une grande reconnaissance à l’égard des civilisateurs sarrasins qui, au sud de la Méditerranée, ont su s’approprier ces trésors de l’humanité et les lui transmettre gracieusement. Cette thèse est complétée par celle de Sylvain Gouguenheim. Il publie en 2008 un « Aristote au mont Saint-Michel, les racines grecques de l’Europe chrétienne ». L’ouvrage fait scandale. Il reprend en la développant une hypothèse énoncée sous le même titre par Coloman Viola en 1967 : « Il n’est pas surprenant de voir venir à l’abbaye au début du XIe siècle, Robert de Tombelaine, éminent dialecticien, avec son ami, Anastase le Vénitien, grand connaisseur en grec et en latin… Quel motif a pu attirer originairement au Mont-Saint-Michel ces jeunes savants ?… Les deux amis n’avaient-ils pas, entre autres, un domaine d’intérêt commun : la logique aristotélicienne cultivée dès lors à l’école de l’abbaye ? Si donc cette première période présente le tableau d’un aristotélisme assez restreint, confiné à une partie de la Logique du Stagirite, il n’en va pas de même pour le XIIe siècle… Les milieux intellectuels des monastères bénédictins de Normandie… sont restés fidèles à la grande tradition établie par Lanfranc et maintenue avec un succès éblouissant par saint Anselme. Or, cette tradition… reconnaissait l’utilité de la dialectique et de la logique aristotéliciennes jusque dans l’étude de l’Écriture… Un des manuscrits d’Avranches a conservé un très ancien catalogue, datant du XIIe siècle, de l’armarium du Bec, grâce auquel nous constatons que l’abbaye du Bec possédait, à l’époque, tous les ouvrages d’Aristote dont Boèce avait laissé la traduction… » Pour quelle raison idéologique, cette observation passe inaperçue de la critique historique ? Je n’ai pas la réponse. Les moines de l’abbaye du Mont-Saint-Michel travaillent sur le Philosophe comme on appelle à l’époque Aristote à partir de textes qui ne semblent pas avoir transité par des traductions de l’arabe. Ainsi l’abbé Bernard du Bec entre 1131 et 1149 est reconnu comme un grand savant helléniste en son temps… Sylvain Gouguenheim confirme ce que Coloman Viola laisse deviner : « Toutes [les vagues d’essor culturel successives de l’époque de Charlemagne au XIIe siècle] présentent leurs caractéristiques propres, qui les individualisent et les différencient les unes des autres. Mais elles possèdent également des traits communs, qui permettent de voir en elles les étapes d’un même processus. L’existence de ce mouvement séculaire se prolonge dans l’humanisme du XVe siècle, dans la Renaissance du XVIe siècle et encore au-delà dans l’aventure des Lumières et l’apparition de la science moderne. On peut lire le développement intellectuel de l’Europe comme celui d’un mouvement continu, de très longue durée, qui s’effectua par une série d’étapes enclenchées les unes dans les autres. »

  16. 08/03/19 lu dans « la Gazette » :
    Le tribunal administratif a rejeté le recours intenté en référé par les Amis du barrage. Les opposants à l'arasement des barrages du Sud-Manche iront en appel devant le Conseil d’Ètat pour les défendre. L’arasement du barrage de Vezins (Manche) ne sera pas suspendu par l’appel. Voir ci-dessous.

  17. 19/02/19 lu dans « Ouest France » :
    Fermé pour travaux de réaménagement, le Scriptorial rouvrira le samedi 20 avril prochain. Une nouvelle salle modulable jusqu’à 50 places pourra accueillir des conférences.

  18. 11/02/19 vu sur le site de l’organisation « Sea and Human » :
    A-t-on le droit de s’interroger sur cet événement qui voit deux phoques retrouver la liberté au pied du Mont-Saint-Michel ? Étaient-ils en prison pour qu’on les libère ? Si c’est le cas, pourquoi les avoir emprisonnés ? Pourquoi ne les avoir pas laissé vivre leur cycle de vie darwinien qui rythme le tempo éthologique de toute espèce animale dans la nature ? Le site écrit : « Le médecin a apporté les premiers soins au phoque veau-marin qui s’était échoué… il a réussi à mettre l’animal hors de danger avant de le confier aux soigneurs d’Océanopolis. » Cela signifierait que dans le quasi désert médical du nord de la Bretagne, un médecin aurait distrait un heure de sa semaine de 72 heures pour jouer au vétérinaire.
    Et maintenant, ces deux pinnipèdes sont censés obéir aux vœux de leurs geôliers : « Les deux phoques devraient rejoindre leurs colonies respectives. » Rien n’est moins sûr. Connaissez-vous une colonie d’animaux accepter la concurrence alimentaire et reproductive d’un étranger ? Deviendront-ils des phoques solitaires alors qu’ils ont désappris à pêcher. Leur chance de survie dans ces conditions est plus que limitée surtout pour le phoque gris dont aucun spécimen ne fréquente la baie en février.
    Pourquoi libérer ces animaux, récupérés sur la côte nord de la Bretagne, « au pied du Mont-Saint-Michel » sinon pour augmenter la caisse de résonance médiatique de l’émotion ? Non, le Mont-Saint-Michel n’est pas fait pour ce genre de manifestation publicitaire pour le moins indécente.

  19. 29/01/19 vu sur le site de la « Manche Libre » :
    Les barrages du sud-Manche seraient une protection contre les petites crues selon l’association « Entre lac et mer ». Comme les crues sont, aujourd’hui, prévisibles à 5 jours, dès que le risque météorologique est connu, la gestion des eaux des barrages consiste à les faire produire un maximum d’électricité pour les maintenir au niveau de sécurité indispensable, suffisant également pour les crues centennales. Voir ci-dessous.

  20. 23/01/19 vu sur le site de « Manche Libre » :
    Suite au colloque qui s’est tenu au Scriptorial d’Avranches des 5 au 7 septembre 2018 : « Autour de la bibliothèque virtuelle du Mont Saint-Michel. État des recherches sur l’ancienne bibliothèque monastique » et qui avait permis d’entendre l’exposé de Mmes Laurianne ROBINET et Véronique ROUCHON du Centre de recherche sur la conservation sur le thème des « parchemins, encres et pigments en usage dans le scriptorium du Mont-Saint-Michel du Xe au XIIe siècle : perspectives de recherches transdisciplinaires, » la Ville d’Avranches finance un programme de recherche chargé d’analyser les manuscrits du Mont-Saint-Michel afin de déterminer la nature des pigments des couleurs utilisées dans les enluminures par les moines de l’abbaye. Voir ci-dessous.

  21. 21/01/19 lu dans « la Gazette » :
    L’association Les Amis du barrage va déposer dans la semaine du 12 février des recours contre l’arasement des barrages du Sud-Manche. Le préfet reste droit dans ses bottes. Il ne veut plus voir ces ouvrages historiques Caquot, producteurs d’énergie renouvelable d’avant la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Voir ci-dessous.

  22. 31/12/18 vu sur le site de « l’INSEE » :
    La démographie de la commune du Mont-Saint-Michel dont ont dit qu’elle serait fréquentée par 2,5 millions de pèlerins par an ne compterait que 33 habitants.

  23. 27/12/18 vu sur le site de « La Manche Libre » :
    Un drone dispersera les cendres de vos défunts dans la baie du Mont-Saint-Michel. Pèlerins, méfiez-vous des drones quand vous traverserez, sauf le mercredi des cendres.

  24. 23/12/18 vu sur le site du « Prieuré du Mont-Saint-Michel en Ardevon » :
    Un concert en latin pour terminer l’année avec ces Musiques latines pour guitare et voix, interprétées par le duo Mathilde Pajot et François Fontes. Le concert aura lieu à 17 h 00 le 30 décembre au prieuré d’Ardevon. L’entrée est libre.

  25. 22/12/18 lu dans le « Figaro » :
    Une émission d’Arte à ne pas manquer L’article du Figaro la justifie ainsi : « L’idée fondamentale est de saisir comment la recherche de la lumière a guidé l’élévation de l’architecture. La « lumière » se traduit de deux façons en latin : lux et lumen. Lux désigne la lumière divine, lumen, la lumière physique, faible ou éclatante. » Voir ci-dessous.

  26. 15/12/18 vu sur le site de « La Manche Libre » :
    Les Amis du barrage manifestent avec le soutien des Gilets jaunes. La manifestation se déroule dans le calme avec des slogans respectueux. Il existe même des gilets jaunes bien élevés. Nous les avons rencontrés. Voir ci-dessous.

  27. 09/12/18 lu dans « Ouest France » :
    « Le marché de Noël du Mont-Saint-Michel » ouvre ses portes à Beauvoir pour éviter que les chalands et les chalandes n’aient « en plus » à payer le parking. Saint Michel est invoqué. Selon son humeur, il décidera d’un remake ou non. Le jour d’ouverture, sur 40 exposants attendus, seuls 5 sont présents selon la Manche Libre. Ouest France, moins précis parle d’exposants venant « par roulement selon leur disponibilité ». Le compte Facebook de l’organisateur auquel vous accédez ci-dessus, affiche quelques récriminations et les éloges répétés de jour en jour par les mêmes. On n’est jamais mieux noté que par soi-même. Voir ci-dessous.

  28. 05/12/18 vu sur le site de « l’Institut de France » :
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    Le premier Prix de la Fondation Stéphane Bern pour le Patrimoine a été décerné en 2018. Il récompense l’Association « Les Chemins du Mont-Saint-Michel » qui se charge de retrouver et de promouvoir les anciens chemins de pèlerinage menant à l’abbaye. L’association vise à réanimer le sens religieux et historique de ces chemins, accessibles grâce à elle à tous ceux qui savent marcher, quel que soit le sens sacré ou non qu'ils donnent à leur démarche. Comme pour les chemins de Compostelle, les voies du pèlerinage qui mènent au rocher, une fois reconnues, sont balisées d'une information aussi complète que possible sur la valeur patrimoniale des points remarquables des routes des miquelots. Voir ci-dessous.

  29. 01/12/18 vu sur le site de « La Manche Libre » :
    Des pèlerins d’un nouveau type, les gilets jaunes, investissent pacifiquement le Mont-Saint-Michel pendant que d’autres ravagent les beaux quartiers de Paris tout en épargnant le boulevard Saint-Michel. Citons Germaine Wecker : « Grande famine de 1315, peste noire et guerre de Cent Ans. À ces événements, s’ajoutent le déclin de l’optimum climatique médiéval et le début du petit âge glaciaire. Le royaume entre dans une ère de malheurs et de misères qui s’accumulent sur cent cinquante ans. Le pèlerinage au Mont - loin d’être un acte patriotique - est pour nombre de fidèles une prière de contrition pour survivre. Le pèlerinage des pastoureaux de 1320 tourne en jacquerie, véritable révolte du désespoir… À partir de 1333, les « pastoureaux », jeunes gens de 12 à 18 ans, convergent chaque été vers le sanctuaire, mais ne se rebellent plus. » (« Le Mont-Saint-Michel au péril de l'homme » - page 82)

  30. 29/11/18 vu sur le site des « Chemins du Mont-Saint-Michel » :
    Du Monte Gargano au Mont-Saint-Michel.
    Une réunion de travail s’est tenue au prieuré d’Ardevon entre une délégation de la ville de Monte Sant’Angelo, accompagnée de représentants de la Région des Pouilles, du parc national du Gargano et de l’Université de Bari, avec la Communauté d’agglomération du Mont-Saint-Michel-Normandie, les Chemins du Mont-Saint-Michel et le Réseau européen des sites et des chemins de Saint-Michel. L’objet était de coordonner l’action des deux monts dédiés à l’archange saint Michel afin de relier les deux sites par une via michaelica ouverte à tous.
    L’expression de via michaelica est inappropriée tout comme le serait celle de camino santiago au lieu de camino francès pour la route du pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle. Germaine Wecker dans son ouvrage « Le Mont-Saint-Michel au péril de l'homme » est plus explicite et plus scientifique : « L’époque [Xe siècle] voit s’ouvrir la via sacra langobardorum (voie sacrée des Lombards) dans le sens nord sud et la via francigena dans le sens sud nord. Cet itinéraire relie Monte Sant’Angelo au Mont-Saint-Michel. Il passe par l’abbaye de San Michele in Isola in periculo maris adriatici dans la lagune de Venise fondée au Xe siècle, par l’abbaye de la Sacra di San Michele, fondée en 999 au sommet du mont Pirchiriano à l’entrée du val de Suse dans le Piémont, puis par l’abbaye Saint-Michel de la Meuse (aujourd’hui Saint-Mihiel) dont la fondation en 709 coïncide avec celle du Mont-Saint-Michel. »
    Voir ci-dessous.

  31. 29/11/18 vu sur le site de « Triphistoric » :
    photo
    Le photographe historique de l’année est Daniel Burton grâce à une photographie de méandres devant le Mont-Saint-Michel. Nous ne pouvons que constater la beauté formelle de cette vue prise en mars dernier. Nous ne pouvons que nous interroger sur le jury de ce prix 2018 (1000 £) en ces temps de Brexit. Les Britanniques qui l'ont créé, en sélectionnant cette vue du Mont au milieu des terres devant le méandre d’un ru bas-normand, n’avaient-il pas l’intention de faire un clin d’œil en forme de pied de nez (understatement) au rétablissement du caractère maritime ?

  32. 14/11/18 vu sur le blog de « jojo » :
    L’association des Amis du barrage publie les craintes de M. Philippe Vesseron sur les risques de débordement de la Sélune, liés à l’arasement des barrages de la Sée. Ces propos passeraient inaperçus si l’auteur n’en était pas l’ancien président du BRGM et son président d’honneur. Voir ci-dessous.

  33. 12/11/18 reçu de « Germaine Wecker » :
    L’auteure du Mont-Saint-Michel au péril de l’homme nous écrit pour remettre les pendules à l’heure. Elle nous rappelle que la linea magica est un fantasme. Voir ci-dessous.

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